
Une autre manière de rencontrer votre enfant, sans consigne, sans pression, juste dans la relation.
Parfois, je vous demande d’imiter votre enfant. Je vois que cela vous interpelle.
Vous vous dites probablement que votre enfant doit apprendre, progresser, et vous ne voyez pas l’utilité de simplement le suivre dans ce qu’il fait.
C’est pour cela que, dans cet article, je vais vous expliquer pourquoi je vous le demande parfois et comment vous pouvez le faire à la maison.
Mais avant de vous expliquer comment faire, j’aimerais vous parler des bénéfices.
L’imitation, telle que je la propose ici, n’est pas une technique de plus à appliquer, mais une autre manière d’être avec votre enfant.
Ce que je décris ici n’est pas une « recette » universelle.
En analyse du comportement, tout dépend de la fonction du comportement.
L’imitation n’est pertinente que dans certaines configurations fonctionnelles, et elle n’a pas vocation à être appliquée systématiquement ni de façon mécanique.
Ce qui suit décrit des situations fréquemment rencontrées en pratique… mais chaque enfant reste unique, et chaque situation doit être comprise dans sa singularité.
Cette activité vous permet avant tout de découvrir beaucoup de choses sur votre enfant.
C’est un des rares moments où vous êtes entièrement avec lui. Vraiment présent.
Pas en train de chercher quoi lui apprendre.
Pas en train de corriger. Juste là.
Cette activité vous aide à observer ce que votre enfant fait de lui-même, sans que vous l’instruisiez.
Concrètement, vous pouvez observer :
Vous pouvez aussi observer ce qui se passe quand vous imitez ses stéréotypies. J’y reviendrai plus loin dans l’article.
Et vous pouvez aussi vous observer vous-même :
Je peux vous dire déjà que c’est très amusant, mais fatiguant, car on doit être attentif tout le temps.
Le plus grand bénéfice de cette activité, c’est qu’elle vous permet de véritablement jouer avec votre enfant.
Et souvent, cela vous redonne aussi de l’énergie. Parce que beaucoup de parents vivent ici un moment de joie partagée rare.
En résumé, c’est un moment où vous n’êtes plus dans « ce qu’il faut faire avec lui », mais simplement dans « être avec lui ».
Cette activité vous permet aussi de retrouver quelque chose de votre côté d’enfant.
Quand vous vous retrouvez devant un rouleau de papier toilette, un ballon ou une marionnette…
et que vous devez inventer quelque chose d’inattendu, bizarre, improbable…
Vous n’avez plus d’autre choix que :
Et cela vous aide à redevenir créatif.
Or, la créativité est un élément central du jeu. Sans créativité, il n’y a pas vraiment de jeu. Il n’y a que des consignes, des exercices, des tâches à accomplir.
Avec cette activité, vous vous autorisez aussi à sortir du cadre :
Et souvent…
c’est exactement ce dont votre enfant a besoin.
Votre enfant peut aimer le fait que ce soit lui qui contrôle ce qui se passe, car il va vite s’apercevoir que vous ne bougez que quand lui initie une action.
Il comprend alors qu’il faut très peu de choses pour initier une interaction avec vous.
Comme il aime interagir avec vous mais ne sait souvent pas comment s’y prendre, cela rend le seuil d’entrée dans la relation très bas.
Il se sent compris et vu quand vous êtes entièrement attentif à lui.
Comme vous attendez, vous lui laissez le temps d’agir.
Et comme vous ne posez pas de questions et ne donnez pas de consignes, il est possible qu’il se sente moins agacé, moins pressé que d’habitude.
Cela peut même lui donner un sentiment d’autodétermination, celui d’être plus acteur de ce qui se passe.
C’est lui qui décide ce qui va se passer.
Pour beaucoup d’enfants, c’est une expérience rare : sentir qu’ils peuvent initier, proposer, inventer… facilement.
Sans devoir « bien faire ».
Sans être corrigés.
Sans être évalués.
Et avec la certitude que vous êtes là.
Que vous suivez.
Quoi qu’ils fassent.
Je le propose :
Parfois, certains enfants savent jouer… mais seulement si l’adulte initie.
Dès que l’adulte n’initie plus, l’enfant ne fait rien.
J’ai observé dans beaucoup de familles que, lorsque l’enfant fait des stéréotypies, les parents proposent automatiquement une activité agréable pour qu’il arrête.
Avec le temps, certaines stéréotypies deviennent alors des demandes généralisées.
L’enfant comprend que, s’il se met à faire des stéréotypies, vous allez lui proposer quelque chose qu’il aime.
J’ai vu de nombreuses situations comme cela.
La façon la plus simple de voir si c’est le cas pour votre enfant, c’est de quitter la pièce et de lui donner vraiment l’impression d’être seul, tout en continuant à l’observer à distance, par exemple avec une caméra :
Dans ces situations-là, je vous propose d’imiter ses stéréotypies.
Cela donne à votre enfant un message très clair :
« Quand je fais des stéréotypies, mon parent ne me propose plus une activité que j’aime. Il fait comme moi. »
C’est plus fort que simplement ignorer.
Parce qu’en ignorant, votre enfant peut toujours espérer que vous allez réagir à un moment donné.
Alors que là, vous réagissez — mais autrement.
Vous faites comme lui.
Votre enfant comprend plus vite que vous n’allez plus lui proposer quelque chose d’agréable lorsqu’il en fait.
Bien sûr, en parallèle, on apprend à votre enfant à faire des demandes avec des comportements plus adaptés.
Par exemple :
Tout cela est expliqué dans la procédure Dire–Donner (Lettre du dimanche soir n°20).
Mais lorsque votre enfant fait des stéréotypies, dans cette situation précise, je vous propose d'imiter ses gestes, et non lui proposer une activité plaisante pour détourner son attention.
Quand vous commencez à répondre immédiatement aux demandes adaptées que votre enfant fait avec son corps et qu’en même temps vous imitez ses stéréotypies, il arrive fréquemment que l'on observe :
Les stéréotypies diminuent et votre enfant commence à faire plus souvent des demandes adaptées, avec ses gestes.
Autrement dit : ce qui « marche » de plus en plus, ce sont les demandes adaptées, pas les stéréotypies.
Les stéréotypies ont des fonctions très diverses : sensorielles, émotionnelles, neurologiques, autorégulatrices, relationnelles…
Ce que je décris ici concerne uniquement les situations où l’on observe que certaines stéréotypies sont devenues des demandes généralisées vis-à-vis de l’adulte.
Il ne s’agit ni de supprimer les stéréotypies, ni de les considérer comme un problème en soi, mais d’éviter de renforcer malgré soi des comportements qui remplacent une demande plus claire.
Souvent, les enfants qui ont des comportements d’opposition prennent très peu, voire pas du tout, d’initiatives spontanées pour jouer avec leurs parents.
Ils initient surtout l’interaction à travers des comportements dits provocateurs.
Comme pour les stéréotypies, ici aussi, vous cessez de réagir comme vous le faisiez auparavant.
Au lieu de gronder, de courir après votre enfant, de vous fâcher ou d’avoir des réactions fortes — ce qui est souvent ce que recherche l’enfant — vous imitez tout simplement les actions de votre enfant (dans la mesure du possible).
Dans cette situation, vous lui donnez la possibilité d’initier l’interaction avec vous de la même façon qu’avant : facilement.
Mais ce qu’il obtient désormais, ce n’est plus une réaction explosive, c’est une réaction… différente.
Une réaction plus ajustée.
Et ce que j’observe souvent, c’est qu’après vingt à trente minutes d’imitation, votre enfant commence à prendre de plus en plus d’initiatives adaptées.
Il descend émotionnellement et devient plus calme.
Parce qu’il ne fait plus les actions interdites qui déclenchaient des réactions intenses chez vous.
Et il commence à vraiment apprécier l’interaction ajustée avec vous.
Il la préfère même aux réactions émotionnelles fortes qu’il obtenait auparavant.
Une fois qu’il a vécu cette expérience, il continue à initier des interactions plus adaptées.
On voit apparaître :
Et peu à peu, les comportements provocateurs diminuent.
Cela dépend bien sûr de chaque situation et de chaque enfant, et cela doit faire partie d’un accompagnement plus large.
L’imitation n’est qu’une partie du travail.
Je parle ici d’enfants hyperactifs qui semblent faire des choses malgré eux-mêmes.
Ce sont des enfants qui peuvent grimper contre les murs, tout attraper, casser des objets, courir sans s’arrêter — mais sans le faire exprès.
On voit très bien la différence entre un enfant qui fait exprès… et un enfant qui agit malgré lui.
Il y a deux semaines, j’ai rencontré un enfant comme cela. Dans cette situation, j’ai demandé à sa mère de l’imiter. Et les résultats ont été impressionnants.
Après seulement dix minutes, l’enfant devenait de plus en plus calme, tout en continuant à bouger. Sa mère continuait à le suivre. Ils faisaient des petits allers-retours dans la pièce, mais ce n’était plus du tout avec le même stress.
Ce n’était plus la même agitation. Et surtout : il n’était plus seul.
Il bougeait avec sa mère. Il la regardait pour voir si elle le suivait. Et on voyait clairement qu’il était de plus en plus détendu.
C’était comme s’il se disait : « C’est OK ce que je fais, puisqu’elle fait comme moi. »
Son agitation devenait quelque chose de partagé : une forme de co-régulation en mouvement, et moins quelque chose à contenir.
C’est dans cet état-là que sa mère a pu avoir de vraies interactions avec lui : des échanges de regards, des sourires, des moments partagés.
Et ils ont passé un beau moment ensemble. Ce qui est rare dans leur quotidien.
Parce que, d’habitude, elle lui court après, lui interdit beaucoup de choses, le contrôle sans cesse. Parce que c’est un enfant qui a beaucoup de mal à tenir en place.
Là encore, l’imitation n’est qu’une partie de l’accompagnement. Cela dépend de chaque enfant.
Ce n’est évidemment pas le cas pour tous les enfants, mais je l’ai observé à plusieurs reprises.
Cette approche peut permettre à un enfant hyperactif et à son parent :
Pour moi, imiter l’un l’autre, c’est comme une conversation sans mots.
C’est une des premières choses que l’on fait quand on rencontre un enfant avec qui on ne parle pas le même langage.
Je me souviens très bien l’avoir vécu à l’âge de huit ans, quand je venais en vacances en France.
Je jouais avec les autres enfants par imitation.
On sautait du bord de la piscine de différentes façons.
On s’imitait.
On rigolait.
Dans mon travail comme analyste du comportement, la première fois que j’ai imité un enfant, c’était il y a vingt-quatre ans, aux Pays-Bas.
Je ne pouvais rien faire d’autre.
Cet enfant était allongé par terre.
Il ne me regardait pas.
Il s’auto-stimulait.
Je me suis alors allongée à côté de lui et j’ai commencé à faire comme lui.
À partir de ce moment-là, une interaction a émergé.
Quelques années plus tard, j’ai refait la même chose avec un autre enfant.
Il s’appelait Grégor.
Il sautait seul sur un trampoline, sans faire attention à moi.
Après l’avoir imité cinq à dix minutes, il s’est mis à quatre pattes.
J’ai fait pareil.
Il est alors monté sur mon dos.
J’ai marché.
Puis je l’ai fait tomber.
Et ce jeu, nous l’avons répété, encore et encore.
Grâce à l’imitation, les interactions sont devenues de plus en plus nombreuses.
Dans une crèche, j’ai remarqué que les enfants typiques s’imitent souvent :
Et quand un enfant initie quelque chose, l’autre imite, jusqu’à ce que celui qui imitait initie à son tour une variation.
C’est un échange naturel.
Il y a quinze ans, j’ai recréé ces situations dans mes groupes d’interactions sociales.
Deux enfants, face à face.
Avec les mêmes objets.
Par exemple :
Quand un enfant initiait une action et que l’autre imitait, je renforçais.
L’idée était de recréer, entre enfants autistes, ce même va-et-vient d’initiatives et d’imitations que l’on observe spontanément entre enfants typiques.
Je conseille de faire cette activité dans une pièce spécifique.
Je conseille souvent la chambre des parents.
Parce qu’il n’y a généralement pas de jouets dedans.
Mais aussi pour une autre raison très importante :
cela donne à votre enfant la possibilité de vous y amener quand il a envie de faire ce jeu d’imitation avec vous.
Essayez de vous mettre face à votre enfant, surtout au début, pour qu’il puisse bien voir que vous l’imitez.
Ensuite, vous pouvez aussi être à côté de lui.
Limitez l’activité à trente minutes maximum.
Arrêtez-vous quand vous voyez que la qualité de l’interaction diminue :
Il faut que vous soyez détendu.
Présent.
Vraiment présent avec votre enfant.
Votre attitude doit être une attitude de curiosité :
« Qu’est-ce qui va se passer ? »
Vous ne le savez pas à l’avance.
Vous allez imiter :
Mais ne faites pas plus que lui.
Souvent, les parents s’emballent et en font plus que l’enfant.
Il ne faut pas faire plus que lui.
Il ne faut pas imiter les émotions de votre enfant.
Si vous souriez, c’est parce que vous êtes joyeux.
Pas parce que votre enfant sourit.
Votre expression du visage doit correspondre à votre véritable état émotionnel.
Comme je l’ai expliqué précédemment, il ne faut pas imiter les demandes non verbales.
Quand votre enfant fait une demande avec son corps, avec ses gestes, avec son regard, il faut y répondre.
Pas l’imiter.
Vous pouvez imiter votre enfant sans objets.
C’est souvent comme cela que je commence.
Mais vous pouvez aussi ajouter des objets si vous voyez que votre enfant ne sait pas quoi faire sans support.
Quand j’en ajoute, je mets quatre à cinq objets en double.
De préférence des objets avec lesquels votre enfant n’a pas d’historique de jeu.
Par exemple :
Un exemple : avec un enfant qui avait des troubles de provocation, j’ai volontairement choisi des ballons.
Parce que les ballons, il les lançait là où il ne fallait pas.
Et quand il a vu que son père l’imitait, il a arrêté.
D’autres jeux plus ajustés sont alors apparus.
Quand vous commencez à imiter votre enfant, voici globalement ce à quoi vous pouvez vous attendre :
D’abord, vous souhaitez que votre enfant prenne des initiatives sans que vous lui disiez quoi faire.
Ensuite, vous observez s’il se rend compte que vous l’imitez.
Puis, vous regardez s’il commence à faire des actions pour être imité.
C’est cela que l’on cherche avant tout.
À ce moment-là, vous pouvez parfois introduire de petites attentes :
S’il vous regarde pour que vous continuiez à l’imiter, c’est un très bon signe.
Enfin, quand tout se passe bien, vous pouvez parfois initier une petite action vous-même pour voir si votre enfant vous suit.
Cela permet de voir s’il arrive :
Et suivre est souvent difficile pour les enfants.
Mais c’est une compétence essentielle :
savoir initier ET savoir suivre.
C’est ainsi que les enfants typiques interagissent spontanément.
Si votre enfant a du mal à suivre quand vous initiez une action amusante, avec ou sans objet, vous pouvez simplement réessayer plus tard.
Parfois, les parents ne savent pas trop quoi faire avec les objets.
Dans ce cas, entraînez-vous avant.
Choisissez un mouvement simple, large, inattendu, amusant.
Et assurez-vous que votre enfant vous regarde quand vous commencez.
Puis…
vous attendez.
Si votre enfant ne vous imite pas, réessayez tout simplement un autre jour.
Il arrive que certains enfants n’aiment pas du tout être imités.
Dans ce cas-là, ne forcez pas.
Vous pouvez d’abord essayer de montrer une action.
Prenez un objet et faites quelque chose d’inattendu.
Par exemple :
vous lancez le rouleau de papier toilette en faisant un grand geste.
Puis vous attendez.
Vous observez.
Vous regardez si votre enfant vous imite.
S’il ne se passe rien,
si vous voyez que votre enfant est mal à l’aise,
ou que c’est difficile pour lui,
arrêtez l’activité.
Cela doit rester un moment agréable.
Pas un moment stressant.
Pas un moment embarrassant.
C’est souvent très difficile pour les enfants qui ont grandi avec beaucoup de consignes.
Des enfants qui ont appris :
C’est dommage.
Et avec cette activité, ces enfants peuvent redécouvrir que prendre des initiatives peut être agréable.
Mais cela prend du temps.
Il suffit parfois de proposer de petits moments, de temps en temps.
Et progressivement, l’enfant se réhabitue.
On observe très souvent :
Les parents disent souvent :
« Je n’ai jamais joué aussi longtemps avec mon enfant. »
« Je ne me suis jamais autant amusé. »
J’ai aussi souvent vu apparaître des jeux inattendus, nés de la créativité des enfants.
Parfois, un enfant va même chercher un objet oublié dans une autre pièce pour inventer un nouveau jeu.
Et très souvent, quand on observe les enfants dans cette activité, on découvre des choses incroyablement créatives.
Parfois, l’enfant invente des jeux que personne n’aurait pu imaginer.
Un jour, un enfant prenait un petit sac sensoriel et le posait sur le bord de son chapeau.
Puis il avançait la tête pour le faire tomber.
Il recommençait plusieurs fois :
il posait le sac, il avançait la tête, le sac tombait.
Et chaque fois, sa mère l’imitait.
Au début, il le faisait complètement seul.
Sa mère le suivait.
Puis, après plusieurs imitations, quelque chose a changé :
il posait le petit sac sur le bord de son chapeau…
mais au lieu de le faire tomber immédiatement, il s’arrêtait.
Il la regardait.
Il attendait.
Il surveillait qu’elle ait, elle aussi, posé un petit sac sur le bord de son chapeau.
Et seulement quand il voyait qu’elle était prête…
il avançait la tête pour que les deux sacs tombent en même temps.
Ils le faisaient ensemble.
Ce moment-là était extraordinaire :
un enfant qui auparavant ne jouait presque pas avec ses parents commençait à inclure sa mère dans son jeu.
Un autre jour, un enfant a lancé un rouleau de papier toilette en gardant le bout du papier dans la main, créant une longue traîne de papier dans toute la pièce.
C’était inventif, drôle et complètement inattendu — et son parent l’a suivi dans cette idée.
Avec des maracas, un autre enfant avait créé un rythme particulier.
Il tapait ses maracas contre un gros ballon sur lequel il s’asseyait, puis se laissait tomber en arrière en riant.
Son parent l’imitait, et ils ont fini par créer une sorte de « petite chorégraphie » improvisée.
Un autre enfant a glissé son pied dans un gant de four, puis, voyant que son parent l’imitait, il a commencé à « laver » son parent avec sa main à l’intérieur du gant.
Un jeu absurde, mais rempli de complicité et de découvertes.
Et très souvent, on voit apparaître des jeux de trajectoires :
un enfant fait des allers-retours dans la pièce,
il monte sur le lit,
court se cacher sous le bureau,
attend que son parent arrive,
puis repart vers le lit.
Un rythme s’installe.
Un trajet commun se construit.
C’est un jeu de poursuite très particulier — plus doux, plus complice, plus rythmé.
Et il y a aussi les sons.
Certains enfants produisent des sons ou des mots qui n’ont pas de sens, mais avec un rythme particulier.
En les imitant, le parent entre dans un jeu vocal tout à fait nouveau.
On voit parfois naître de petites « chansons » improvisées, des mélodies inconnues que l’enfant invente dans l’instant et que le parent reprend.
Un véritable dialogue musical, spontané et joyeux.
Tout cela montre à quel point les enfants sont créatifs dès qu’on leur laisse la place d’inventer et qu’on les suit, sincèrement, dans leurs initiatives.
Imiter votre enfant, ce n’est pas renoncer à l’aider à progresser.
Ce n’est pas « ne rien faire ».
C’est choisir, pendant un moment, de ne pas guider, de ne pas expliquer, de ne pas corriger… mais simplement être avec lui.
C’est lui dire, sans mots :
« Je te vois. »
« Je m’intéresse à toi. »
« Ce que tu fais a de la valeur pour moi. »
Pour beaucoup d’enfants, c’est une expérience rare.
Et pour beaucoup de parents aussi.
On découvre son enfant autrement.
Parfois, on découvre qu’il est plus créatif qu’on ne le pensait.
Plus inventif.
Plus présent.
Et souvent… plus joyeux.
Ce n’est pas une méthode miracle.
Ce n’est pas une solution à tout.
Mais c’est une porte.
Une porte vers la relation.
Une porte vers l’initiative.
Une porte vers le plaisir partagé.
Et parfois… c’est exactement ce dont on avait besoin.
Cet article décrit des observations cliniques issues de ma pratique, et ne remplace pas un accompagnement individualisé.

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