
Comment la connexion et le jeu transforment la relation avec nos enfants, avec ou sans autisme.
Deux femmes frappent à ma porte.
Elles viennent avec Adib, cinq ans.
Comme tous les parents, elles lui disent : « Dis bonjour ! »
Et, comme à chaque fois, je leur dis que je ne veux pas qu’elles le fassent — que l’enfant me dira bonjour spontanément, le jour où il en aura envie.
La mère me regarde, un peu sceptique : « Je ne pense pas… »
Une fois dans la pièce, je lui propose de jouer avec son fils.
Elle me répond que c’est surtout sa sœur qui joue avec lui, qu’elle préfère que ce soit elle.
Et puis, elle ajoute qu’elle ne sait pas bien jouer avec lui, que sa sœur s’y prend beaucoup mieux.
J’observe ce que je vois souvent : l’enfant n’a besoin de faire que très peu pour que l’adulte interagisse avec lui.
Lui, il fait très peu d’efforts pour obtenir de l’interaction — comme le disait quelqu’un cette semaine :
« Je suis un parc d’attractions pour lui. »
Par peur de perdre le contact, on lui donne tout.
Même s’il s’en va.
Même s’il nous tourne le dos.
On fait tout pour que l’interaction continue.
Je leur explique que je peux les aider et je propose un stage intensif de trois jours, quatre heures par jour.
Le hasard fait bien les choses : j’en ai un disponible rapidement, et deux semaines plus tard, ils reviennent.
Nous travaillons les jeux sociaux.
Petit à petit, sa mère joue de plus en plus avec lui — et avec de plus en plus de plaisir.
C’est fatigant pour Adib : le matin, il est épuisé après une heure et demie, et l’après-midi après une heure.
En trois jours, nous faisons donc sept heures au lieu des douze habituelles.
Mais dès le deuxième jour, il me dit : « Bonjour ! »
Et je leur dis, en souriant : « Vous voyez, là, il le dit spontanément ! »
Le troisième jour, il ajoute : « Au revoir ! »
Il progresse énormément.
Quand il commence à se fatiguer, il regarde les lignes droites du lit ou du bureau, s’isolant un peu de nous.
Normal : il doit maintenant faire des efforts pour maintenir l’interaction, et c’est exigeant.
Quand il demande « la voiture », nous savons que c’est le signal de la fin — il est fatigué.
Alors je lui dis : « D’accord, mets tes chaussures. »
Je veux qu’il apprenne à dire quand il est fatigué, qu’il sache que c’est possible de faire cette demande.
Les heures manquées, on les rattrapera ou on les remboursera plus tard.
Après cette semaine, je pars aux Pays-Bas, et je le revois deux semaines plus tard.
Et là, je n’en crois pas mes yeux.
Il est si heureux de me revoir.
Il sourit, dit « bonjour ! », monte vite dans la chambre et demande à sa mère de jouer avec lui.
Il lui tend le drap et dit : « Fantôme ! », lui demandant de le mettre sur lui.
Une fois le drap posé, il dit : « Où est Adib ? »
Sa mère entre dans le jeu :
« Où est Adib ? »
Il rit.
Elle enlève le drap et s’exclame : « Il est là ! »
Échanges de regards, éclats de rire à deux.
Puis elle s’assoit sur le lit, pensant que le jeu est terminé.
Mais Adib lui rappelle : « Guilli ! »
En riant, elle dit : « Ah oui ! » — elle se souvient maintenant : après avoir retiré le drap, il faut lui faire des guillis !
Il refait toutes les demandes apprises pendant le stage : fantôme, guilli, soulève, frappe…
C’est la fête.
Mais ce qui me touche le plus, ce ne sont pas ses initiatives.
C’est sa mère.
Elle est épanouie, libérée.
En train de jouer, de rire, pleine d’énergie, de s’amuser vraiment avec son enfant.
Et en plus, elle fait tout parfaitement.
Dans les rares moments où son fils lui tourne le dos ou s’éloigne, elle pose le drap, attend, et il revient aussitôt vers elle pour que le jeu continue.
Plus tard, dans une autre pièce, il me demande « coucou », un jeu que nous avions fait ensemble lors du stage.
Il me le demande sans matériel, sans aide.
C’est merveilleux — pour un enfant qui ne le faisait pas avant.
Mais le plus beau moment, c’est quand ils ont joué ensemble, quand j’ai vu la joie de la mère.
Son visage s’illuminait.
Et ça m’a rempli de bonheur.
Alors, j’ai d’abord appelé ma collègue, qui connaît bien la famille — nous étions toutes les deux tellement heureuses.
Puis j’ai appelé ma fille, qui a travaillé avec moi et qui comprend ma joie.
Et ensuite, je me suis assise derrière mon ordinateur pour écrire cette lettre pour vous, lecteurs du dimanche.
Parce que partager la joie, c’est déjà la faire vivre un peu plus longtemps.
Et c’est pour cela que nous travaillons, avec nos enfants autistes, d’abord les compétences d’interaction sociale :
pour qu’eux aussi puissent partager leurs moments de joie, de plaisir, et parfois de tristesse, avec les personnes qui les entourent.
Car il nous faut des connexions avec les autres.
Elles enrichissent nos vies.
Elles donnent du sens à nos expériences.
Elles font grandir la joie.
Je vais partager ces vidéos d’Adib, ainsi que plein d’autres enfants, de différents niveaux, et vous montrer, étape par étape, comment nous avons construit la connexion avec lui, dans la formation « Créer la connexion » qui commence le 7 novembre.
4 vendredis soirs — 8 heures au total — 8 CEUs
Apprendre à créer une véritable connexion avec son enfant — qu’il soit hyperactif, démotivé, passif ou fuyant, parlant ou pas encore — en développant une présence authentique, une écoute fine et des interactions porteuses de joie et de motivation.
Cette formation est à la fois pratique et transformatrice : vous y apprendrez à être réellement présent avec votre enfant, à comprendre ce qui nourrit sa motivation intrinsèque et à favoriser des échanges riches, naturels et spontanés au quotidien.
Pendant ces quatre vendredis soirs (8 heures au total), vous apprendrez à :
Cette formation donne droit à 8 CEUs.
Elle s’adresse aux parents, professionnels et proches d’enfants avec ou sans diagnostic d’autisme, qui souhaitent renforcer le lien et la qualité de leurs interactions quotidiennes.
Parce que la connexion est le cœur de toute relation — et que c’est d’elle que naît la joie d’apprendre, de communiquer et de grandir ensemble.
Rejoignez-nous pour apprendre, pas à pas, à créer une véritable connexion avec votre enfant, nourrir sa motivation et partager plus de moments de joie au quotidien.
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