Faire moins, flotter mieux-histoire d'un bateau dans l'eau

Le récit d’un papa d’adulte autiste sévère qui a transformé 4 jours avec son fils en changeant une chose simple : le laisser faire par lui-même et respecter ses besoins de pause.

Un écho à la newsletter n°5

Suite à ma newsletter n°5 : « Laisser votre enfant faire par lui-même : pourquoi est-ce si difficile ? », j’ai reçu un témoignage qui m’a profondément touchée.

Il vient d’un papa dont le fils, Maxime, est adulte et autiste sévère. Avec son accord, je le partage ici, car il illustre parfaitement ce dont je vous parlais : la puissance de « laisser faire », de ralentir et de se mettre vraiment à la place de son enfant.

Maxime, adulte autiste sévère : 4 jours différents

Le message du papa

Témoignage

Hello Caroline,

Merci pour cette lettre.

J'ai pris mon fils 4 jours la semaine dernière, ce sont les plus beaux jours que j'ai passés avec lui.

Pourquoi ?

Justement parce que je l'ai laissé faire le maximum de choses. Chaque petite tâche de la journée (ouvrir les volets, remettre les coussins sur le canapé, faire le café avec la Nespresso, etc.) était l'occasion d'un apprentissage, seul ou à deux.

Tout cela dans une ambiance calme, je parlais très doucement (je chuchotais presque), pas de musique (que j'avais tendance à mettre avant), peu de mots.

J'ai aussi appris à sentir (et à respecter) les moments où Maxime avait besoin de moments pour souffler.

Chaque petite tâche comme opportunité d’apprentissage

Ce papa a choisi de faire de chaque geste du quotidien une occasion d’apprentissage pour Maxime :

• ouvrir les volets,
• remettre les coussins sur le canapé,
• préparer le café avec la Nespresso,
• accomplir de petites tâches seul ou à deux.

Au lieu de tout faire à sa place, il a laissé son fils essayer, participer, prendre sa part, à son rythme. Ce n’est pas spectaculaire, mais c’est là que se construit l’autonomie, pas à pas.

L’ambiance aussi a changé : il a baissé le volume, parlé presque en chuchotant, mis moins de mots, en supprimant la musique qu’il avait tendance à mettre avant. Autrement dit, il a simplifié l’environnement pour rendre les apprentissages plus possibles et moins fatigants pour Maxime.

Respecter les moments de pause de l’enfant

Ce papa raconte aussi comment il a appris à sentir — et à respecter — les moments où Maxime avait besoin de souffler.

La scène au lac et le pédalo

Exemple : nous allons au lac, nous faisons une promenade et nous revenons à la voiture, en vue de déposer nos sacs et d'aller faire du pédalo (activité que Maxime adore). J'avais vu, vers la fin de la promenade, que Maxime commençait à montrer des signes de tension, des vocalises.

Une fois arrivés à la voiture, je dis "pédalo" et il me dit "non", me montrant qu'il voulait aller dans la voiture.

Autrefois j'aurais peut-être insisté, en me disant que le pédalo allait justement lui permettre de se défouler. Cette fois, j'ai choisi de respecter son besoin d'aller dans la voiture.

Je l'y ai laissé 30 minutes, avec un magazine dans lequel il aime souffler. J'ai expliqué que Maxime en avait besoin et son frère, moi et mon amie sommes restés sur le bord du parking à discuter, en attendant qu'il recharge ses batteries.

Le reste de l'après-midi a été super et Maxime s'est éclaté à faire du pédalo.

Ici, le changement est minuscule en apparence : accepter un « non », laisser 30 minutes de pause dans la voiture, rester à proximité sans forcer. Mais ce choix change tout : Maxime peut se réguler, retrouver de l’énergie, et profiter ensuite pleinement de l’activité qu’il aime.

Être 100 % présent : une présence presque méditative

Le papa résume très bien ce que cela lui a demandé intérieurement :

Tout cela m'a demandé que je sois 100% présent avec lui, que je me mette en permanence à sa place, comme tu dis, de manière presque méditative.

Être présent, ce n’est pas « être parfait » ou « ne jamais se tromper », c’est faire de son mieux pour ressentir ce que vit l’enfant et ajuster nos décisions en fonction de cela.

Dans ce témoignage, on voit trois choses essentielles :

• Laisser l’enfant faire le plus possible par lui-même.
• Réduire le bruit et les stimulations pour l’aider à se concentrer.
• Respecter ses besoins de pause, même si cela bouscule nos plans.

Conclusion : laisser faire, ce n’est pas en faire moins

Conclusion

Ce témoignage montre à quel point nos choix — parfois minuscules — peuvent transformer nos moments avec nos enfants, qu’ils soient petits ou adultes.

Laisser faire, respecter le rythme, être présent… Ce n’est pas « en faire moins », c’est « être plus » avec eux. C’est leur laisser de l’espace pour apprendre, respirer, se réguler et vivre de vrais bons moments avec nous.

À très bientôt, et si cela vous intéresse, il reste encore quelques places pour la formation qui commence en septembre, n’hésitez pas à vous inscrire !