
À chaque situation du quotidien, on a le choix : guider rapidement l’enfant… ou saisir l’occasion de lui apprendre à observer, à demander et à devenir plus autonome.
La chose la plus importante lorsque l’on accompagne un enfant autiste, c’est de choisir les bons objectifs.
Louis a 14 ans. Je le connais depuis des années. Bien qu’il puisse prononcer des mots, je le considère comme non verbal : il ne parle spontanément qu’occasionnellement. La plupart du temps, il communique par son langage corporel.
Nous avons mangé ensemble et nous allons maintenant remplir le lave-vaisselle. Chez moi, le tiroir à couverts se trouve tout en haut — un tiroir étroit qu’il faut tirer pour y déposer les couteaux et les fourchettes. Louis est habitué à un lave-vaisselle avec un panier en bas, dans lequel on peut simplement mettre les couverts.
Au moment où il se tient devant le lave-vaisselle, les couverts à la main, sans savoir où les mettre, une opportunité d’apprentissage se présente. Ce qu’il peut apprendre à cet instant dépend entièrement de ce que je décide de faire.
Beaucoup de parents, dans une telle situation, montreraient du doigt le tiroir à couverts ou guideraient physiquement l’enfant pour l’ouvrir. Cela lui apprend à répondre à un geste de pointage ou à une guidance physique — une compétence que la plupart des enfants maîtrisent déjà très bien, justement parce que les adultes le font souvent.
Ce que beaucoup d’enfants autistes font moins bien, en revanche, c’est examiner activement leur environnement, chercher des indices et trouver eux-mêmes une solution.
Si c’est cet objectif que je vise, j’attends. Je lui laisse la possibilité de découvrir par lui-même comment fonctionne le lave-vaisselle et de trouver le tiroir à couverts.
S’il n’y parvient pas, je peux lui montrer, sans rien dire. Par exemple, je prends les couverts encore sur la table, les mets dans le tiroir à couverts, puis je le referme. S’il a observé mes gestes, il saura désormais où se trouve le tiroir.
Apprendre en observant les autres est une compétence importante — surtout pour les enfants qui ont des difficultés à comprendre le langage parlé. Avec les enfants qui observent peu ce que font les autres, j’utilise souvent cette méthode.
Mais je peux aussi choisir un autre objectif. Si je veux qu’il apprenne à demander de l’aide ou des informations — dans ce cas : « Où est le tiroir à couverts ? » — j’attends qu’il prenne lui-même l’initiative.
Cela peut être verbal, mais aussi non verbal : me regarder, me montrer les couverts, ou les déplacer vers le bas du lave-vaisselle et me regarder comme pour dire : Il n’y a pas de panier, que dois-je faire ?
J’utilise cette approche avec les enfants qui prennent peu d’initiatives et attendent souvent passivement que quelqu’un d’autre les guide.
Le choix que je fais dépend donc :
C’est exactement pourquoi on ne peut pas écrire à l’avance des programmes rigides : on ne sait jamais quelle situation va se présenter.
La décision à prendre sur le moment dépend de ce que l’on a déjà observé chez l’enfant dans des situations similaires. Doit-il apprendre à observer ? À demander de l’aide ? Ou à être moins dépendant ?
Dans le cas de Louis, il doit apprendre à observer les actions des autres. C’est pourquoi je prends des couverts, je les mets dans le tiroir à couverts et je le referme. Louis a observé et met à son tour ses couverts dans le tiroir.
Un peu plus tard, je vois encore une cuillère oubliée sur le plan de travail. Louis vient juste de fermer le lave-vaisselle. Je prends la cuillère et dis : « Oh, il reste encore une cuillère. »
Louis ouvre le lave-vaisselle et tire le tiroir à couverts. Au lieu de lui donner la cuillère, je la dépose moi-même dans le tiroir. C’est la récompense pour avoir ouvert le tiroir à couverts.
Beaucoup de parents, dans une telle situation, donnent la cuillère à leur enfant, car ils trouvent important que ce soit lui qui fasse l’action. Mais l’enfant a déjà observé, réfléchi et agi.
Pour le récompenser, il est donc préférable de mettre soi-même la cuillère dans le tiroir.
De plus, c’est aussi ce que vous feriez si vous vidiez le lave-vaisselle avec un collègue.
Ceci est également important : essayez, autant que possible, d’adopter un comportement naturel, comme vous le feriez avec d’autres personnes. Les enfants imitent le comportement de leurs parents — même les enfants autistes !
Définir les bons objectifs, adaptés à chaque enfant, dans chaque situation, c’est exactement ce que permet le VB-MAPP : une évaluation qui nous aide à identifier :
Au lieu de travailler « un peu tout » ou de répéter des consignes qui ne prennent pas, on peut s’appuyer sur une feuille de route claire, nourrie par l’observation.
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Dans la formation « Jouer, Communiquer et Co-réguler / VB-MAPP », je vous montre concrètement comment utiliser le VB-MAPP pour repérer les compétences déjà présentes, identifier les obstacles et définir des objectifs vraiment utiles pour votre enfant.
Nous partirons de situations du quotidien — comme remplir le lave-vaisselle avec Louis — pour apprendre à décider quand guider, quand attendre, et comment encourager l’observation, la demande d’aide et l’autonomie.
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