L’antidote à la provocation, c’est aimer et initier l’interaction sociale

Max a 5 ans, il est très actif et souriant. Ses parents m’ont contactée car leur fils n’arrive pas à jouer avec les autres enfants et ne veut pas jouer avec eux.

Comme d’habitude, dès que la famille arrive, je les amène dans une pièce où il n’y a pas de jouets, juste un grand lit, un ballon, un drap et des coussins. Je demande à sa mère de jouer avec lui, de faire quelque chose qu’il aime faire avec elle.

La maman essaie d’abord un petit jeu simple : faire des allers-retours avec le ballon. Mais Max croque dans le ballon en mousse dès qu’il l’attrape. Elle lui prend des mains et le range. (Du coup, j’ai remplacé les balles en mousse par des balles en caoutchouc ou en plastique désormais.)

Alors elle tente un cache-cache sous un drap, fait “coucou !”, mais Max n’y prête aucune attention. Au lieu de tirer sur le drap, il arrache une affiche accrochée au mur. (Vous le devinez déjà : maintenant il n’y a plus d’affiches au mur.)

La maman essaie ensuite une chanson à gestes. Mais là encore, il ne réagit pas positivement : au lieu de regarder sa mère, il grimpe sur le bureau et saute de toutes ses forces. (Le bureau, lui, est toujours là : il est fixé au mur.)

Finalement, il grimpe dans l’armoire. Sa mère s’apprête à aller vers lui pour l’en descendre… mais c’est là que je demande aux parents de quitter la pièce.

Et dès qu’ils sont derrière la porte, Max quitte aussitôt la chambre pour se joindre à eux. Il ne voulait pas se mettre dans l’armoire. Il voulait leur réaction et leur interaction.

Et pourtant, il avait déjà la possibilité d’interagir avec eux : sa maman lui proposait le ballon, le cache-cache, la chanson. Mais il ne répondait pas positivement à ces initiatives de jeu. Les seules initiatives qu’il prenait… étaient des “bêtises”. C’est ce qu’il avait appris à faire pour obtenir l’interaction de ses parents.

Et ce n’est pas un cas isolé.

En 25 ans de terrain, j’ai rencontré tant d’enfants qui cherchaient à attirer leurs parents de la seule manière qu’ils connaissaient : en provoquant.

  • certains crachent leur boisson ou leur nourriture,

  • d’autres cassent ou jettent des objets,

  • beaucoup lancent la balle partout sauf vers la personne en face,

  • certains grimpent sur les tables, dans les étagères, partout où ils peuvent,

  • d’autres se sauvent pour qu’on leur coure après,

  • et j’en ai vu plusieurs se précipiter dans la cuisine pour casser les œufs par terre… pendant que les parents criaient : « Range les œufs, il va les casser ! »

La provocation : une recherche d’attention ?

La provocation est souvent perçue comme un comportement de recherche d’attention qu’il faudrait “ignorer”. Mais en réalité, vouloir interagir et obtenir une réaction de ses parents est un besoin fondamental et parfaitement normal pour un enfant.

Et au fond, n’est-ce pas ce que nous voulons justement ? Que l’enfant autiste interagisse avec nous.

Le seul problème, c’est qu’il doit apprendre à interagir autrement.

Vous l’avez sans doute déjà remarqué : punir la provocation, ça ne sert à rien. Sinon, vous ne seriez probablement pas en train de lire cette lettre. Vous vous seriez dit : « La provocation ? Heureusement, je n’ai plus ce problème. »

L’enfant doit apprendre à initier l’interaction avec ses parents à travers des comportements adaptés, et à aimer leurs réactions positives plutôt que leurs réactions négatives.

Alors, au lieu d’ignorer ou de punir, il est bien plus efficace de mettre notre temps et notre énergie dans la construction de jeux d’interaction sociale, et de façonner les compétences d’interaction sociale chez l’enfant. C’est ainsi qu’il découvre qu’il peut obtenir l’attention de ses parents par des comportements positifs et adaptés, plutôt que par des bêtises.

En d’autres termes : la provocation n’est pas à éviter ou à punir, elle est à transformer. Et c’est ce travail de transformation qui change tout.

Évidemment, vous avez sans doute déjà essayé de jouer avec votre enfant, de mettre en place des jeux d’interaction sociale… mais vous n’avez pas réussi. C’est normal. Mais je suis certaine que c’est possible aussi avec votre enfant. Il faut juste savoir comment faire.

Un début, c’est justement ce webinaire.

D’ailleurs, avec Max, qui grimpe partout, nous avons ensuite mis en place les chaînes d’interaction sociale. Et en une trentaine de minutes, nous avons réussi à développer quatre petits jeux qu’il a adoré faire avec nous. Pendant ces moments-là, au lieu de provoquer, il initiait les jeux avec des gestes communicatifs adaptés. Et pendant la séance de deux heures, dans la dernière heure, ses comportements de provocation avaient déjà très fortement diminué.

Alors je vous pose quelques questions :

  • Si votre enfant provoque souvent, est-ce qu’il aime jouer avec vous ?

  • Est-ce qu’il prend, chaque jour, plusieurs initiatives pour venir jouer avec vous ?

  • Que se passe-t-il quand vous lui proposez de jouer ? Est-ce qu’il accepte, participe

  • volontairement, ou bien tourne-t-il le dos, fuit, grimpe, casse quelque chose ?

  • Est-ce que vous arrivez à faire un simple aller-retour avec une balle, plusieurs fois d’affilée ?

Et peut-être que vous vous dites : « Mais il a déjà toute notre attention ! On est tout le temps avec lui… » Oui. Mais il ne sait pas encore comment jouer de façon adaptée avec vous… et vous, probablement, vous ne savez pas non plus comment l’y amener. Tous les parents qui viennent chez moi n’y arrivent pas, et repartent pourtant deux heures plus tard avec des jeux qu’ils peuvent faire avec leur enfant — et que leur enfant aime faire avec eux. La bonne nouvelle, c’est que cela s’apprend.

Et voici le point technique : La réaction de son parent — même négative — est déjà un renforçateur. Quand il provoque, il obtient un regard, une parole, un cri, une course après lui… et ça suffit pour renforcer son comportement. Il faut “tout simplement” que la réaction positive de son parent devienne, elle aussi, le renforçateur, et même plus renforçateur qu’une réaction négative. À ce moment-là, l’enfant n’a plus besoin de provoquer : il va chercher le jeu et l’interaction

volontairement, à condition qu’il sache initier l’interaction avec des comportements adaptés. Cela peut être : venir vers nous sans consigne, nous donner le drap avec lequel il veut jouer, ou encore faire des efforts pour maintenir l’interaction.

Car voici ce que j’ai vu, encore et encore : Quand on réussit à construire des interactions positives et sociales, l’enfant n’a plus besoin de provoquer. Il prend des initiatives pour jouer. Il choisit de partager, de regarder, de rire avec nous.

Le véritable antidote à la provocation, c’est donc… l’interaction sociale.

Et pour y arriver, il existe une méthode simple et structurée que beaucoup de parents n’ont jamais eu l’occasion d’essayer : les chaînes sociales.

Elles permettent aux enfants autistes d’apprendre à jouer avec leurs parents, non pas grâce à des renforçateurs extrinsèques, mais parce que la relation elle-même devient gratifiante.

C’est ce que je vais vous montrer demain soir, lors de mon webinar. Je partagerai plusieurs idées de jeux d’interactions sociales que vous pourrez mettre en place avec votre enfant, pour l’aider à construire ses compétences sociales — et surtout, pour transformer ces moments de provocation en moments de complicité.

👉 Rendez-vous lundi à 20h30. Je vous expliquerai pas à pas comment construire ces chaînes sociales.

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À demain soir,

Caroline

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