Témoignage d’une éducatrice de jeunes enfants qui a participé à deux semaines intensives

Cette semaine, je n’ai pas envie de vous parler avec mes mots… mais avec ceux d’une éducatrice de jeunes enfants qui a participé à deux semaines intensives auprès des familles. Elle travaille depuis dix ans en institution, et voici ce qu’elle a observé.

Témoignage d’une participante

Je termine ma deuxième semaine intensive auprès de Caroline à cet instant où j’écris.

Ces semaines portent bien leur nom… Elles sont intenses en émotions, en moment de partage, en découverte de tout ce qu’une famille est capable de faire lorsqu’elle est bien accompagnée.

Ces deux semaines sont aussi beaucoup de remise en question pour ma part.

Je fais le métier d’éducatrice de jeunes enfants depuis maintenant dix ans.

Depuis trois ans bientôt j’accompagne des enfants ayant des troubles du neurodéveloppement et principalement des enfants avec un TSA, au sein d’un service ayant un fonctionnement SESSAD. J’interviens au domicile des familles, à l’école et accompagne les enfants au sein du service-même.

Je suis passionnée par mon métier et tente toujours de mettre à jour mes connaissances pour accompagner au mieux ces enfants riches de leurs différences.

Lors de ces semaines intensives, je me suis aperçue d’une chose essentielle. Je pensais tout faire pour aider l’enfant à être inclus dans ce monde qui l’entoure mais je ne m’adaptais finalement pas assez à lui.

En institution, nous sommes pressées par le temps et manquons parfois de moyens. Ces difficultés n’enlèvent pas moins toute notre bonne volonté à offrir à ces enfants les moyens de vivre mieux.

Mais il y a une chose essentielle que l’on ne nous apprend pas : c’est ralentir. Ralentir le rythme pour observer, ne pas manquer ce regard émerveillé d’un parent lorsque son enfant partage un moment de jeu avec lui, ralentir pour être dans l’instant présent pleinement connecté à l’enfant et à tout ce qu’il nous montre.

En observant Caroline je prends réellement conscience de ce qu’est le travail AVEC les familles. Ce que j’observe est bien différent de ce qui existe en institution : des professionnels sont formés pour ensuite « apprendre » aux parents comment faire avec leur enfant. Je suis convaincue que les parents ont déjà toutes les clés, mais ils l’ignorent souvent.

J’ai observé cette semaine un couple de parents n’ayant jamais bénéficié de formation ou de guidance parentale. Cette semaine chez Caroline est leur première expérience. Et pourtant ils ont de telles compétences d’observation, d’analyse et surtout de connaissance de leur enfant… Caroline sait voir toutes ces compétences chez les parents et elle sait aussi les faire briller.

Au sein de mon institution j’entends souvent parler de guidance parentale, de soutien à la parentalité. Notre regard progresse même si cette relation d’accompagnement est encore pensée bien trop verticalement. Le professionnel détenteur du savoir pouvant accompagner les parents à faire « bien », à faire « mieux ».

Je garde ce que j’ai vécu durant ces deux semaines intensives en mémoire. C’est une belle leçon d’humilité que j’ai pu recevoir. Je pensais travailler avec l’autre, m’ajuster et m’adapter à l’enfant et à ses parents. Mais j’ai appris à réellement observer, prendre le temps. On a parfois peur de ces moments de silence, ces temps de pause chez l’enfant, alors qu’il y a tant à observer (un regard, un geste). Tous ces moments d’apprentissages discrets mais pourtant essentiels…

Je suis convaincue que les établissements médico-sociaux peuvent être un vrai soutien pour le devenir des enfants et de leurs familles. Mais pour que tout cela puisse se faire, il faudra accepter de ne plus contrôler la rencontre, accepter de ne pas anticiper ce qui va se passer et se laisser surprendre par tout ce que l’enfant pourra nous montrer.

A vouloir utiliser des outils et méthodes (très utiles et précieuses lorsqu’elles sont bien utilisées), j’en avais peut-être un peu oublié le cœur de mon métier : et si je rejoignais l’enfant pour voir le monde comme il le voit ? Comme il le ressent ? Et si c’est moi qui acceptait d’être guidée par lui ?

Le monde de l’institution nous formate un peu parfois. On apprend des méthodes, on met en place des outils persuadés que c’est comme ça que cela pourra fonctionner. On parle rapidement d’évaluation de renforçateurs, précieux pour permettre les apprentissages…

Mais si on réfléchissait plutôt à partir de ce qui motive réellement l’enfant ? Ce pour quoi il a déjà beaucoup d’appétence ? Si la motivation intrinsèque de l’activité permettait à l’enfant de rester attentif et engagé dans ce qu’il fait ?

Je suis reconnaissante de pouvoir vivre cette expérience auprès de Caroline et de ces familles qui ont accepté de travailler ensemble. Il n’est pas trop tard pour que les pratiques évoluent.

Pour ma part je garde en tête précieusement tout ce que j’ai pu observer ces deux semaines et je sais d’ores et déjà que je ne serais plus la même auprès de ces enfants extraordinaires.

Mon mot de conclusion

Je trouve ses mots justes et profondément touchants. Ils expriment avec simplicité ce que je crois depuis longtemps : ralentir, observer, laisser l’enfant nous guider.

Ces semaines intensives transforment non seulement les familles… mais aussi les professionnels. Et ça me remplit de joie

Nouveauté : un nouveau format pour les semaines intensives

Si cela vous intéresse, sachez que le format évolue !

Désormais, les stages intensifs se déroulent sur 3 jours à raison de 2 x 2h par jour – soit 12h au total. (et non pas 10H en 5 jours)

Un format plus court, mais tout aussi puissant. Peut-être même plus !

Les premières disponibilités pour des stages intensifs commencent en décembre 2025 (tous les créneaux précédents sont déjà réservés).

Pour la formation "apprendre à jouer et à communiquer avec les autres" (pour parents et professionels), il reste encore des places pour la formation qui commence en septembre

Vous souhaitez vous former à mon approche basée sur la connexion et la motivation intrinsèque ?

Il reste encore quelques places disponibles pour la prochaine session de formation qui démarre en septembre.

Cette formation est accessible :

- à distance en direct (via Zoom),

- ou en différé, pour avancer à votre rythme, quand vous avez le temps

Elle s’adresse aussi bien aux professionnels qu’aux parents.

Un accompagnement complet, concret et humain pour apprendre à travailler avec l’enfant, et non contre lui.

Pour en savoir plus ou vous inscrire, c’est ici : la formation